déja deux semaines

dans une heure ca fera effectivement deux semaines completes que je suis Bluefileña. Et....
quoi alors ???
C'est comme d'habitude et pourtant c'est différent !
"Comme d'habitude" car les premiers jours sont tellement riches et nouveaux qu'on a l'impression de remplir le temps même á ne rien faire, i.e. en deux semaines ont passés, déja, des mois... Or, ces premiers jours, justement sont un peu overwhelming et donc n'offrent pas la possibilité de tout digérer, d'analyser et puis se poser pour vivre l'instant en toute abstraction du fait qu'on est "quelqu'un quelque part"  c'est á dire que deux semaines passent comme un clin d'oeil, c'est comme si j'étais arrivée il y a deux jours ou deux heures. Je me souviens des prénoms de tout le monde et mon entourage me connaît et me salue, c'est la seule preuve du temps qui s'est écoulé.
Et c'est "différent" parce que je suis "orientable" et "orientée" c'est á dire qu'au lieu de me perdre seule, á mon habitude, jusqu'á ce que le lieu m'avale et m'integre... je vais avec précaution, presque jamais seule et j'évite surtout de me perdre... pour ne pas être mangée toute crue ! Par ailleurs le nombre d'heures que je passe quotidiennement sur l'ordinateur met du surréalisme dans mon Nicaragua ! C'est le boulout, ou plutôt une partie du boulot et d'ailleurs je suis enthousiasmée d'apprendre tout ce que j'apprends : dans les techniques (ici on utilise presques toutes les applications Internet (calendrier virtuel n co' !) et beaucoup de programmes encore plus barbares qu'excel !) mais surtout dans le fond de mes lectures, sur le lieu, et son histoire, ses cicatrices et ses gens. Sur le contexte aussi, les contextes... les vérités qui se croisent et ne se ressemblenet pas, qu'il faut pourtant faire exister ensemble dans ma petite tête pour un entendement global du "lá oú on en est" avant de se mettre au "lá ou on veut aller". C'est différent aussi parce que je suis dans une maison ou tous les occupants sont des volontaires internationaux (a tendance Amériques), bien-sur il y a beaucoup de Nicaraguayens tous les jours á la maison, mais les résidents, ceux qui y dorment, sont francais, états-uniens, canadien, mexicain, argentins et une anglaise un peu Mary Poppins même ! Je n'ai pas l'habitude d´être entre Etrangers á l'étranger ! C'est chouette pour l'aspect multiculturel (bien que nous venions tous plus ou moins du même berceau : privilégiés, éduqués, en bonne santé, plus ou moins pauvres (j'ai la fierté de croire être la moins argentée !) mais assez riches pour ne pas être payés pendant un an (quand on vit ici, on a vite compris qu'on est carrément trés riches !), le mélange des langues, les repas improbables que nous nous cuisinons... et c'est trés réducteur á la fois, ca me rappelle un peu les premiers mois en Chine, dans mon dortoir de LAOWAI...
encore une fois, avec le temps je sais que je peux "tracer ma route caribéenne" sans me brouiller avec mon équipe et mes amis internationaux, tout en continuant á vivre dans cette communauté de gringos mais ne représentant plus (même sans le vouloir, sans le décider, je représente des choses) ni la France, ni l'Europe, ni les colons, ni l'argent.... juste être une personne et, parfois, souvent en fait, une personne qui travaille pour une ONG utile.
en gros, je résume par une expression que les francophones qui ne vaoyagent pas ne comprendront pas, qque mes amis du chemin de liront certainement pas non plus (sauf l'infime minorité francophone) mais tant pis, il faut que je l'incise ici car elle n'a jamais été mieux justifiées, elle en devient splendide de vrai :
ma premiére impression, apres deux semaines au Nicaragua et en comparaison avec mes autre "premieres quinzaine a l'étranger" est SAME SAME BUT DIFFERENT !

Quant au deuxiéme week-end, il a été autrement plus (et mieux) rempli que le premier, voire l'autre blog.
Cette semaine est la derniere avant les "vacances" et il y a du nouveau, des bonnes nouvelles qui laissent croire a de beaux moments autant qu'a de vraies découvertes utiles pour le travail qui m'attend... Mais rien n'est sûr... attendons confirmation avant de partager la nouvelle inspiration... suspens...
il fait toujours tres chaud, humide et on se fait piquer tous les jours par toutes sortes de bêtes...
Je prends mes marques avec plus de précision mais ne suis pas encore "fondue dans le décor". En la casa si que ya tengo mi espacio y buena comunicación con todos. En la ciudad es otra pelicula, poco a poco la reconosco (o sea, reconosco unos -no mucho- trozitos de la ciudad, empiezo a sentirla, el viento las lluvias, la oscuredad, olores de comida, ruidos ruidos y ruidos... unas palabras que siempre se oyen, unos gestos y posturas... ahora sé cuanto cuesta un pan y un batido, un plátano y una piña... sé donde NO IR NUNCA, donde mejor no ir y donde no ir sola a ciertas horas... sigo esperando que esos "NO" se dsiminuirán... que lo que sé hoy será desechado por el viento bluefileño, como polvo... para dar espacio a lo que sabré mañana, lo que seré algun día cuando me levante and i'll feel HOME.